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Vers une autonomie menstruelle : Les protections hygiéniques

Temps de lecture : 15 minutes

La période de confinement nous a montré des comportements tout à fait inattendus et je garde en tête la ruée sur le papier toilette au mois de mars 2020! Je suis restée stupéfaite et ça en a fait rire plus d’un sur les réseaux sociaux. 

Moins drôle, et souvent plus discret, il s’agit de l’accès aux protections hygiéniques. Car autant on se souvient du principe d’un bidet (= on peut donc s’en sortir sans papier WC), autant les règles, c’est une autre histoire. Devenir autonome quant à la gestion de ses règles devient donc un véritable enjeu. 

Warning : âmes sensibles s’abstenir, il va y avoir du sang ! On va bien parler des règles !

Notre société de consommation nous a rendu dépendant de l’utilisation facile de produits jetables, dont les produits hygiéniques font partie. Mais cette facilité a un coût pour la santé et pour l’environnement. Bien d’autres solutions existent, toutes aussi confortables et accessibles économiquement parlant.

Alors quels sont les produits existants ? Comment les utilise-t-on ? A quel coût peut-on les acquérir Autant de questions que cet article va adresser pour vous informer. 

Bien sûr, charge à chacune de trouver ce qui lui convient le mieux en s’informant et en testant soi-même. Le but est de vous éclairer sur les différentes solutions existantes mais c’est à vous de construire votre propre opinion. Les liens vers les contenus et sites experts sur le sujet vous permettront de creuser les différents thèmes abordés dans cet article… et bien plus encore !

Je vous souhaite une bonne lecture.

1 HISTOIRE ET CULTURES

FEMPO la marque pionnière de culotte menstruelle explique sur son site l’histoire et l’évolution des protections hygiéniques à travers les siècles et les civilisations. 

Entre l’isolement des femmes en période de menstruation dans certaines cultures, en passant par l’ancêtre du tampon consistant à insérer une éponge de mer dans le vagin jusqu’aux prémices des serviettes hygiéniques durant la 1ere guerre mondiale, les femmes n’ont pas toujours eu accès à des solutions très hygiéniques. On pense que de nombreuses femmes, notamment dans les milieux populaires pratiquaient sans le savoir le « flux libre instinctif » (cf § 5).

De plus, en occident, les religions monothéistes ont proscrit aux femmes d’insérer des objets dans le vagin, ce qui n’a pas facilité les choses.

Les protections hygiéniques telles que nous les connaissons datent des années 60 avec le mouvement de libération de la femme : elles sont donc très récentes. Mais ce qu’on sait moins c’est de quoi elles sont faites. En 2016, la mise en lumière de présence de produits toxiques dans les tampons, et celle de matières dérivées du pétrole dans les serviettes hygiéniques a choqué et ouvert les esprits à d’autres façon de faire. En 2019, 60 millions de consommateurs révélait que seules 50% des marques étaient transparentes sur la composition de leurs produits. Normal, ce n’est pas vendeur de proposer des produits contenant des phtalates (pertubateurs endocriniens), du glyphosate (cancérigène) ou des pesticides, que l’on va mettre en contact avec des parties très fragiles de notre corps (source :dansmaculotte.com). Pour mémoire, la paroi du vagin est une muqueuse donc beaucoup plus perméable que la peau.

Sans parler du fait que ces produits jetables sont considérés comme très polluants car ils mettent plusieurs centaines d’années à se décomposer. Et s’ils sont brûlés, ce sont des tonnes de CO2 rejetés dans l’atmosphère (351000t en France couches et protections cumulées).

Aujourd’hui, il existe encore de nombreuses disparités dans le monde sur l’accès à ces produits d’hygiène de première nécessité et sur la façon de le vivre. Dans certains pays, les femmes utilisent de la boue séchée, des cendres ou un torchon en guise de protections car elles sont trop chères pour elles et souvent c’est un sujet tabou. Au Népal, dans certaines zones rurales, les femmes sont exclues du foyer au risque de leur vie pendant les menstruations. Alors que dans d’autres pays comme le Japon, la Corée du sud ou la Zambie, il existe un congé menstruel. Quant à l’Ecosse, elle vient de voter une loi rendant l’accès gratuit aux protections hygiéniques. Les vidéos Konbini et Brut résument bien la situation mondiale et c’est édifiant.

Heureusement, nous avons la chance aujourd’hui de voir une offre de plus en plus étoffée de produits qui permettent au plus grand nombre d’entre nous de trouver la solution qui lui convient avec des produits de qualité, qui respectent la femme et l’environnement.

2 OÙ SE PROCURER DES PROTECTIONS HYGIÉNIQUES DE QUALITÉ

Il existe plusieurs types de protections alternatives à la serviette hygiénique classique, qui sont toutes réutilisables :

  • La culotte menstruelle 
  • La cup ou coupe menstruelle
  • Le protège slip ou la serviette lavable

On peut les acheter très facilement aujourd’hui et on peut également coudre soi-même les culottes et protège slip ! Par exemple, vous pouvez retrouver ce type de produits chez (entre autres):

  • Lamazuna pour les cup. Plusieurs revendeurs existent.  
  • Moodz underwear est un site dédié à la vente de ulottes menstruelles plutôt stylées  
  • Dans ma culotte propose à la vente des protège-slips lavables mais aussi toute une gamme de produit zéro déchet

Il y en a d’autres bien sûr mais j’indique ici ce que je connais et/ou ai utilisé. Si vous souhaitez en savoir plus, vous trouverez ci-dessous des sites/blogs qui recensent les tests faits sur différents produits afin d’affiner votre choix. 

2.1 LES CULOTTES MENSTRUELLES

De plus en plus de culottes menstruelles apparaissent sur le marché. Il est parfois difficile de s’y retrouver. Comme il s’agit d’un investissement (de l’ordre de 30 euros la culotte jusqu’à 60 pour les modèles haut de gamme), on n’a pas envie de se tromper. Ci-dessous, certaines bloggeuses/webzine ont fait un travail comparatif pour aider les femmes à orienter leur choix. Mais au final, c’est un choix très personnel, en fonction de sa morphologie et son ressenti :

La bloggeuse « soisbioetbatstoi » décrit son expérience sur plusieurs marques de culottes menstruelles dans cet article, en fonction de la forme et de l’utilisation (jour ou nuit par exemple) => cf https://soisbioetbatstoi.com/2019/12/13/comparatif-culottes-menstruelles/

Le webzine madmoizelle récapitule les différentes caractéristiques d’une dizaine de marques (pas forcément les mêmes que ci-dessus d’ailleurs), avec un tableau récapitulatif pratique à la fin – extrait ci-contre. Cf https://www.madmoizelle.com/culottes-de-regles-choisir-1053129

Dans un autre style, « chaudronpastel » https://www.chaudron-pastel.fr/2019/07/21/culottes-menstruelles-francaises-comparatif/aborde le sujet des culottes menstruelles avec l’aspect comparatif mais aussi le « pourquoi » passer aux culottes menstruelles.

Egalement très complet, l’article du blog de « whatwhat » https://www.whatwhat.fr/top-3-culottes-de-regles/#top3 qui reprend 25 marques et les compare en fonction de critères de confort, esthétique et matière. Je crois que c’est vraiment utile de se pencher sur ce dernier critère car ça ne sert à rien d’utiliser des culottes menstruelles (au lieu de serviettes jetables) si c’est pour retrouver des tissus à base de coton traité avec des pesticides et autres perturbateurs endocriniens.

Il s’agit ici d’un gros travail de test (elles ont toutes été testées apparemment) et de synthèse.

Sur ces sites, vous pouvez souvent retrouver des codes promo permettant d’acquérir une culotte avec une petite réduction, c’est toujours intéressant. Méfiez-vous néanmoins des réductions trop importantes : une culotte menstruelle vaut environ 30 euros, si vous en avez 3 pour ce prix-là, c’est une anarque et donc vous aurez un produit de piètre qualité, voire mauvais pour votre santé. Vous pourrez trouver à ce propos un article très bien fait de @jeneveuxpasdenfant sur la plateforme thegoodgoods.fr : elle décortique plusieurs marques et nous montre les informations à rechercher pour ne pas se faire avoir par du greenwashing !

En étudiant différents avis, c’est l’occasion pour chacune de se forger sa propre opinion. Il faudra aussi garder à l’esprit qu’on est toute unique et donc ce qui convient à la morphologie d’une bloggeuse, ne correspondra pas forcément à la nôtre. Pour finir, je trouve que c’est un investissement qui vaut le coup car il offre un confort supplémentaire par rapport à une serviette (jetable ou lavable), bien plus pratique d’utilisation et on se sent plus en « sécurité ». 

2.2 LA CUP

La cup ou coupe menstruelle est une alternative aux serviettes et culottes menstruelles vraiment intéressante car elle est simple d’utilisation et d’entretien, en plus d’être réutilisable longtemps.

Il en existe plusieurs formes et si son aspect paraît impressionnant, son utilisation est finalement très accessible à condition de respecter certaines règles élémentaires d’hygiène.

Elle est en forme d’entonnoir, de quelques cm de haut. On l’insère dans le vagin et le sang va naturellement la remplir. Elle est composée de silicone médical et se termine par une extension (tige, anneau ou boule) permettant le retrait. Cette solution est la vraie alternative au tampon : on peut tout à fait l’utiliser pour aller se baigner par exemple. 

Maintenant, comment bien choisir sa cup ? Il en existe de nombreuses sortes comme pour les culottes menstruelles :

Le site « la coupe menstruelle » est dédié à cette solution et propose un comparatif de nombreuses marques. Il y en a tellement que finalement, je ne suis pas sûre que ça aide vraiment au choix. Par contre, le site propose plusieurs articles intéressants qui peuvent répondre aux questions et inquiétudes de certaines quant à son utilisation. Finalement peut être vaut-il mieux se faire son propre cahier des charges avant de choisir comme proposé sur cette page

D’ailleurs, en faisant cet article, je me dis que je vais peut-être tester un autre modèle du coup J

Le journal des femmes a sélectionné 3 produits mais sans vraiment détailler ses critères alors que https://coupemenstruelle.org/#MonTOP_3_des_cups_menstruelles a fait une vraie sélection et expérimenté avant de choisir. Elle propose également des informations liées à son utilisation.

Pour ma part, je me suis fiée à celle qui était revendue sur un site que j’apprécie et sur lequel j’achète souvent des produits bio qui est https://www.slow-cosmetique.com. Il s’agit de la cup Lamazuna à 26 €. Il en existe 2 tailles, j’ai pris la taille 2 du fait de mon DIU cuivre occasionnant un flux abondant et je l’utilise 2 à 3 jours au maximum du flux avec un petit protège slip quand je vais au travail. 

Par contre, elle peut faire peur à cause du syndrome du choc toxique comme pour le tampon.

Le syndrome du choc toxique est une maladie infectieuse rare et aiguë, potentiellement létale, causée par une toxine bactérienne qui pénètre dans la circulation sanguine à la suite d’une infection par un agent pathogène (source wikipedia). Pour risquer le choc toxique, il faut réunir plusieurs conditions :

Présence de la toxine TSST-1 produite par le staphylocoque doré, dans le vagin 

Il faut avoir gardé ses protections intra vaginales suffisamment longtemps pour causer le blocage de la bactérie qui se multiplie et permet le passage de la toxine dans le sang, causant ce fameux choc toxique.

Le matériau de la cup ne peut pas à lui seul causer un choc toxique (cf analyses réalisées par l’ANSES). C’est donc une mauvaise utilisation des protections hygiéniques qui déclenchent l’infection (cf article santé du journal des femmes). Les 1ers signes d’un choc toxique ressemblent à ceux de la grippe avec fièvre, vomissement, diarrhée voire étourdissements

Les conditions d’hygiène à respecter sont donc :

  • Bien se laver les mains avant utilisation 
  • changer sa protection régulièrement (entre 4 et 6 h) et donc ne pas dormir avec
  • bien adapter la taille de sa cup à son flux
  • stériliser sa cup au début de son utilisation dans le cycle, la laver au savon 1x/jour. La ranger une fois utilisée dans son pochon

Les protections hygiéniques externes ne causent pas de choc toxique.

2.3 LES SERVIETTES

Les serviettes lavables sont moins sujettes à critique que la cup ou culotte menstruelle, sûrement parce que ce sont des produits moins techniques et donc moins chers. On peut également facilement les réaliser soi-même, même en étant débutant/e en couture. (cf § 6)

Il en existe bien sûr de différentes tailles. On retrouvera ces produits entre autres chez :

  • dans ma culotte propose des protèges slips et serviettes hygiéniques pour flux normal, léger ou abondant, le tout fabriqué en France. Je trouve génial les différents motifs proposés : ça met du peps dans cet univers souvent aseptisé. Le tissu extérieur est en coton bio certifié GOTS, les autres couches (insert et dessous) sont oekotex 100 mais à partir de polyester et polyamide, c’est donc résistant, inoffensif pour nous mais moins pour l’environnement. J’apprécie la transparence de la marque.
  • Hannahpad.fr est une marque coréenne (et internationale) de serviettes hygiéniques lavables qui propose différentes tailles avec une formule « test » pour essayer sans trop dépenser. La marque prône l’utilisation de coton bio sous le label OCS100. Toute sa production est basée au Vietnam avec un contrôle garanti des conditions de fabrications, néanmoins c’est loin et j’ignore si les vietnamiens sont des employés bien traités. Quoiqu’il en soit, les avis sont plutôt positifs.
  • Renseignez-vous aussi dans vos boutiques zéro déchet/bio préférées, il y a souvent de petits créateurs/trices locaux qui fabriquent des serviettes lavables et les proposent à la vente, y compris sur Etsy car ce sont des produits faciles à réaliser.

Il n’y a pas de solution idéale et on va retrouver souvent le même type de compromis à faire, soit sur la matière soit sur le lieu de fabrication, quel que soit le produit (à moins de les faire soi-même, je me répète, mais je pense que ça peut motiver certains/es à sauter le pas).

Je parlerai assez peu des serviettes jetables car le but est d’acquérir de l’autonomie en ayant à disposition chez soi des produits lavables, réutilisables, nous rendant indépendantes des aléas du confinement ou autre. Néanmoins, il me paraissait intéressant d’aborder ces produits sous l’angle du « bio » car à défaut d’être réutilisable, si au moins, on peut éviter de s’empoisonner c’est mieux.

En pharmacie, on peut trouver facilement la gamme de serviettes et protège slips « Saforelle » bio. Je les trouve très bien même si forcément le prix est élevé. Elles sont garanties en coton BIO, hypoallergénique et certifiées GOTS (pour mémoire c’est le meilleur standard bio).

Un autre concept assez récent est celui d’abonnement proposé par la marque Jho. Cette marque propose des serviettes et protège slips bio, certifié GOTS, à prix raisonnable via leur site internet. L’abonnement est rétractable à tout moment. J’en suis très satisfaite.
Je trouve également sympa le concept du coffret 1eres règles : https://jho.fr/produit/coffret-premieres-regles/

3 RÉALISER SES PROTECTIONS MENSTRUELLES

Pour les couturières et adeptes du DIY, on peut facilement aujourd’hui se procurer le matériel nécessaire et de qualité pour réaliser ses propres protections. Voici ci-dessous les sites où vous pouvez trouver les fournitures et tutoriels pour fabriquer vous-même vos protections hygiéniques:

  • https://www.cousubio.com/post/tuto-serviettes-hygieniques-lavables fournit à la fois les textiles bio de qualité et les tutoriels gratuits pour vous fabriquer des serviettes hygiéniques de différentes tailles en fonction du flux. Ils vendent également des kits tout prêts pour qu’on ne se pose pas de question. Tout est très bien expliqué et se fait en moins d’une heure. Je les ai testées en plusieurs tailles (selon le flux) : très simples à coudre et ça fonctionne très bien.
  • Chouette Kit propose également un kit de 2 culottes lavables, fait en collaboration  avec Eclipse lingerie. Le kit coûte 32 euros (patron compris). J’ai testé et approuvé. C’est accessible pour les couturières qui ont déjà cousu des petits projets : il faut maitriser la pose de l’élastique.

Les matériaux utilisés varient en fonction des sites mais on retrouve généralement :

  • Le tissu extérieur : popeline pour une serviette ou jersey de coton pour une culotte
  • Le biais élastique ou l’élastique lingerie pour la culotte
  • Le PUL qui est le tissu imperméable (qu’on utilise aussi pour les couches lavables)
  • Le tissu éponge absorbant (coton ou bambou)
  • Et enfin le tissu qui sera en contact avec la peau : jersey doux ou flanelle de coton

Une machine à coudre « standard » suffit pour réaliser ces projets.

4 ENTRETIEN DES SERVIETTES/CULOTTES LAVABLES

Certains/es pourraient reprocher à toutes ces initiatives un retour en arrière pour les femmes. C’est vrai que frotter ses serviettes, ce n’est pas glamour mais quelle femme n’a jamais eu à frotter un vêtement tâché par le sang ?

Une petite anecdote personnelle pour celles qui ne sont pas convaincues : quand j’étais ado, un jour où j’étais chez ma grand-mère, les règles sont arrivées sans moyen d’aller acheter quoi que ce soit. Il n’y avait de disponible que ce qu’elle utilisait elle-même plusieurs décennies auparavant. Il s’agissait en fait d’une grosse couche absorbante, genre tissu éponge épais. Vraiment pas pratique, mais évidemment mieux que rien. Les textiles que l’on met à disposition aujourd’hui sont beaucoup plus pratiques et confortables, l’épaisseur n’a rien à voir. Et en plus (je dirai même que c’est indispensable), on peut les choisir bio. 

C’est vrai que cela demande un poil plus d’organisation dans la salle de bain : j’ai acheté́ une mini bassine dans laquelle je fais tremper les serviettes toute la nuit, et le lendemain, je frotte un peu au savon de Marseille + terre de Sommières en stick si besoin avant de mettre en machine avec le reste du linge. C’est tout. Par contre, je ne me mets pas la pression, quand je suis épuisée, je passe aux serviettes jetables. A chacune d’avancer en fonction de ses contraintes et son ressenti.

5 LA CONTINENCE MENSTRUELLE

Enfin pour celles qui souhaitent tester l’absence totale de protection, il est possible de pratiquer ce qu’on appelle « la continence menstruelle » ou encore le « flux libre instinctif ». Cette solution permet de s’affranchir complètement de protection mais nécessite un apprentissage, une connaissance et écoute de son corps approfondie. Cela consiste à détecter/ressentir le cheminement du sang, de l’utérus vers le vagin et de libérer consciemment le flux aux toilettes quand nécessaire. 

Pour ma part, je trouve cela incompatible avec ma vie professionnelle (enchainement de réunions et WC pas forcément hyper accessible) mais je trouve la démarche très intéressante. 

Pour en savoir plus, Mélissa Carlier propose des formations sur son site cyclointima et en a parlé lors du sommet sur l’autonomie menstruelle proposée par Gaelle Baldassari créatrice de « Kiffe ton cycle« . Les échanges sur le groupe Facebook du sommet sont riches et permettent d’en savoir plus si vous le désirez.

6 OÙ PARLE-T-ON DE CE SUJET ?

6.1  SITES SPÉCIALISÉS

En plus des marques de produits pour l’hygiène féminine qui souvent parlent des règles et de la féminité, il existe également des sites et des initiatives dédiées. Je pense notamment à :

  • Tout ce qui tourne autour du cycle menstruel avec « Kiffe ton cycle » fondé par Gaëlle Baldassari. C’est une fille pétillante que j’ai découvert au travers de son « sommet du cycle menstruel ». Pour donner un aperçu, elle a donné une conférence TedX à Nantes. Elle y explique comment le cycle menstruel est un formidable atout pour nous. 
  • les ateliers cycloshow qui permettent d’aborder de façon ludique et sans tabou le cycle menstruel auprès des jeunes fille à l’approche de la puberté. Cela peut se faire en duo avec leur mère. Je trouve cette approche géniale et je compte bien en faire profiter mes filles

Et tous les sites mentionnés plus haut sur la cup et les culottes menstruelles :

Enfin les contenus ci-dessous pour aller plus loin :

6.2  RÉSEAUX SOCIAUX

Ensuite sur les réseaux sociaux, on peut trouver des groupes qui traitent de ce sujet mais ne les connaissant pas tous, je vous laisse les découvrir :

6.3  PODCAST

Pour les personnes plus en phase avec le format audio, il existe aussi des contenus sur le sujet :

  • FEMPO propose un format audio sur différents thèmes liés aux règles disponible sur youtube dont :
    • l’histoire des protections hygiéniques (ou leur absence) très intéressant : il s’agit de l’épisode « histoire et évolution des protections hygiéniques by Fempo ». 
    • le syndrôme du choc toxique – épisode #5
  • La Menstruelle propose également une série d’émissions audio liées aux règles (si ! si ! je vous assure). Si vous voulez tout savoir des menstrues au moyen-âge, écoutez l’épisode 21 , ou l’épisode 33 sur les culottes de règles, ou encore l’épisode 19sur la conciliation de vie sexuelle et endométriose.
  • Métamorphose podcast : épisode #117Interview de Gaëlle Baldassari, la coach qui nous aide à comprendre comment “kiffer notre cycle” menstruel et réaliser que nos règles, nos lunes sont une chance et pas une galère ! nous parlons des hormones, de la douleurs, du syndrome prémenstruel, de femmes et comment s’auto-coacher grâce à notre cycle

6.4  LIVRES

Quelques lectures reliées au cycle menstruel :

  • Lune rouge de Miranda Gray
  • Kiffe ton cycle de Gaelle Baldassari
  • La puissance du Féminin de Camille Sfez

Eugénie Tabi a également fait une sélection de livres pour accompagner/éduquer nos enfants au cycle menstruel, ce qu’elle a partagé lors du « sommet du cycle menstruel » mentionné ci-dessus :

Nota : le trésor de Lilith est actuellement introuvable

7 LA PRÉCARITÉ MENSTRUELLE

Qu’est ce que c’est ?

C’est le manque d’accès à des solutions de protection hygiénique qui conduisent parfois les femmes à être stigmatisées et parfois même à devoir vendre leur corps pour y accéder, ce qui est inacceptable. En France, elle touche 1,7 millions de femmes.

Si vous souhaitez contribuer à une bonne action en faveurs de ces femmes défavorisées, voici quelques initiatives qui peuvent vous parler :

  • En achetant des produits chez Jho, l’entreprise soutient plusieurs initiatives liées à la précarité menstruelle notamment chez les jeunes filles du Cameroun (girls excel de l’ONG w4) : en Afrique 1 fille sur 4 ne va pas à l’école pendant ses règles, lié à l’absence de produits d’hygiène et du tabou très fort autour des règles. Ou encore elle soutient les femmes en foyer d’urgence (association ACARS).
  • FEMPO soutient l’association « règles élémentaires », 1ère association française travaillant à améliorer l’accès aux protections hygiéniques pour toutes. Chacun/e peut soutenir l’association via un don ou en organisant des collectes au profit de cette association 

Voir aussi le #payetesregles et l’article sur le sujet de « la culotte parisienne » et pour celles/eux qui préfèrent le format vidéo, voici un aperçu mondial de la précarité menstruelle proposé par « Brut » (franceinfo)

8  QUEL COÛT ?

Acquérir des solutions réutilisables représente un investissement certain, non accessible à toutes les bourses. Néanmoins le retour sur investissement me semble intéressant.

Prenons le cas d’une boite de serviettes hygiéniques classiques : 16 serviettes par paquet à 2€ pour les classiques et 10 serviettes à 2€ pour la nuit. La serviette revient donc entre 12 et 20 cents.

Prenons ensuite les 4 cas suivants de produits réutilisables:

  • Une culotte lavable = 30 euros. Cette culotte va être utilisée une à deux fois par cycle. On a environ 12 cycles par an. A priori elle va durer entre 3 et 7 ans. La plus ancienne que j’ai a déjà plus d’un an et demi et n’a pas bougé. Mettons qu’en continuant à l’utiliser sur la même fréquence et en l’entretenant de la même façon, elle va durer 6 ans :
    • Elle va me coûter 30/6 = 5 euros par an
    • 5/12 = 41 cents par cycle.

C’est plus cher qu’une serviette mais le confort et le sentiment de sécurité est plus important.

  • Réalisation de serviette lavable : le kit proposé par cousu bio (comprenant tout le matériel et le tutoriel) est à 18€ pour créer 3 serviettes soit 6 € la serviette. Celles que j’ai réalisées ont déjà 2 ans et mis à part la couleur, elles sont pleinement opérationnelles. Mettons qu’elles durent elles aussi 6 ans avec le même type d’utilisation (1 à 2 x fois par cycle) :
    • Une serviette va me revenir à 1 € par an
    • 1/12 = 8 cents par cycle

A produit équivalent, on est donc bien moins cher

  • Kit culotte lavable à coudre = 32 euros les 2 culottes soit 16 euros la culotte. Avec le même calcul que ci-dessus, 
    • Prix de revient par an = 2,7 euros
    • Prix de revient par cycle  = 22 cents

Pour un produit beaucoup plus technique, on obtient le même prix de revient qu’une serviette classique.

  • La cup est quant à elle le produit le plus rentable puisqu’utilisée 2 à 3x par jour, sur plusieurs années (durée de vie entre 5 et 10 ans) avec un prix d’achat de l’ordre de 25 euros. Son prix de revient moyen est alors de l’ordre de 3 cents par utilisation.

Pour les produits jetables mais bio, on a les 2 exemples suivants :

  • Les serviettes Jho sont vendues à 5,90€ les 10 serviettes soit 59 cents la serviette.
  • Saforelle propose 10 serviettes pour 9€

En résumé, le coût par utilisation :

Serviette 
lambda
Serviette bioCulotte lavable achetée Serviette lavable cousueCulotte lavable cousueCup
12 à 20 cents la serviette59 à 90 cents la serviette41 cents pour 1 utilisation/cycle8 cents pour 1 utilisation/cycle22 cents pour 1 utilisation/cycleMoyenne de 3 cents 
/ utilisation

Le retour sur investissement des solutions réutilisables est donc intéressant à condition d’acheter de bons produits et de bien les entretenir. Les couturières peuvent même y gagner par rapport à des produits achetés finis. L’intérêt primordial est quand même de prendre soin de soi en utilisant des matières inoffensives pour sa santé, mais également de protéger la planète en évitant les déchets et en privilégiant des produits bio certifiés.

Certains pourraient rétorquer qu’on utilise plus d’eau, je répondrai cf § sur l’entretien, c’est faux. Mais il est vrai que pour les personnes en situation de précarité menstruelle, l’accès à un système de lavage étant compliqué, ce type de solution n’est parfois pas adapté.

9 CONCLUSION

Au final, à chacune de tester et trouver ce qui lui convient. Nous avons entre 400 et 500 cycles menstruels dans une vie, à nous de faire en sorte qu’ils se passent le mieux possible !

Mon cheminement fait que j’utilise depuis plus d’un an des protège-slips lavables que j’ai cousus en complément de serviettes hygiéniques bio. Après quelques doutes, j’ai investi dans une cup il y a plus d’un an également et ça a été une révélation en termes de confort et de praticité́. Et enfin, j’ai également acheté́ une culotte menstruelle pour voir ce que c’était, je suis également conquise, j’en ai cousu 2 autres que j’utilise principalement la nuit.

Je pourrai résumer mon utilisation de tous ces produits comme un joyeux fourre-tout menstruel: 

  • protège-slip lavables en tout début et fin de cycle 
  • cup la journée, en milieu de cycle quand le flux est très abondant
  • culotte menstruelle la nuit en milieu de cycle 
  • sinon grandes serviettes lavables 
  • Je diminue petit à petit les serviettes jetables. Quoiqu’il en soit, je les achète uniquement bio maintenant. C’est plus cher mais comme j’en utilise beaucoup moins, je m’y retrouve. 

Je trouve que fabriquer mes propres protections me permet d’accéder à plus d’autonomie en choisissant les matières, les formes, et même l’esthétisme qui me correspond. Je ne veux plus avoir de pesticides dans ma culotte, j’ai donc choisi de payer un peu plus cher des solutions bio jetables. 

Au final, j’ai fait un investissement que je rentabilise maintenant : mes serviettes et culottes étant de qualité, elles n’ont pas bougé depuis 2 ans. Elles se sont juste « colorées » avec le temps. Et avec l’expérience, j’ai trouvé la meilleure façon de les entretenir qui respecte mon agenda de ministre maternel et professionnel. C’est ma modeste contribution pour générer moins de déchets.

J’espère que cet article vous aura éclairé. N’hésitez pas à partager vos trucs et astuces permettant de nous faciliter la vie et prendre mieux soin de nous lors du cycle menstruel.


Et si vous souhaitez conserver quelques tips près de vous, voici une brochure que je vous offre gracieusement, à télécharger ici :

5 commentaires sur “Vers une autonomie menstruelle : Les protections hygiéniques”

    1. bonjour Justine, je suis en train de construire mon blog et j’ai publié un peu vite mais merci beaucoup pour ton retour : c’est mon 1er commentaire 🙂

  1. Retour de ping : Pourquoi fabriquer ses protections hygiéniques? – J'étincELLE

  2. Retour de ping : Sommet du cycle menstruel – J'étincELLE

  3. Merci pour cette note très riche en infos et liens, qui permet de faire un bon tour du sujet. Je note tout particulièrement les liens des podcasts recommandés. Bonne continuation !

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