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Mettre les mains dans la terre

Temps de lecture : 5 minutes

J’habite en ville et j’ai la chance d’avoir un jardin. Par contre, je suis nulle en potager. Mes parents en avaient un, mais j’ai très peu de souvenirs sur son entretien. Comment faire dans ces cas-là, quand on part d’à peu près rien?

On sait que la plupart des graines ou semences aujourd’hui sont détenues par des grands groupes industriels (comme l’Allemand Bayer-monsanto ou le Français Limagrain). Il est quasi impossible de se fournir autrement, que les produits soient bio ou pas car ils ont standardisés ces fruits et légumes pour qu’ils soient plus résistants, durent plus longtemps…au détriment des valeurs nutritives et du goût.

Pour obtenir des graines non hybridées donnant de bons fruits et légumes, ce n’est donc pas évident de savoir où se tourner. Je voulais créer mon potager urbain sérieusement cette année, je me suis donc posée la question de « comment faire » et « où me fournir  » .

Où me fournir?

C’est là que j’ai appris quelque chose d’incroyable (et effroyable aussi): ces multinationales vendent leurs semences très cher, souvent en exploitant des êtres humains pour les produire. On ne peut donc pas utiliser de graines anciennes car elles ne sont pas au « catalogue des semences », puisqu’ils ont réussi à faire en sorte que seules les graines hybridées et ses descendants soient autorisées à la culture et donc à la vente commerciale. Vandana Shiva en parle dans son livre « un pour cent » et explique comment elle fait dans son pays pour s’en affranchir. Cash Investigation a également fait un reportage sur le sujet.

Sachant cela, il me semblait impossible de planter une graine provenant de fournisseurs nourrissant un système que je ne cautionne pas. Mais comment être sûre de me fournir en « graines paysannes » reproductibles? En naviguant sur le net et en lisant les articles des mes blogs préférés et autres compte IG, j’ai trouvé de quoi me satisfaire (entre autres):

Kokopellisemences propose des semences Biologiques, libres de droits et reproductibles sur leur site https://kokopelli-semences.fr/fr/
En plus de proposer des semences, ce site est également une mine d’informations sur les conseils de jardinage, sur l’histoire des produits ou encore leurs vertus médicinales. 

Monpetitcoinvert propose des box de jardinage sous forme d’abonnement mensuel mais aussi à l’unité. Les graines sont garanties issues de l’agriculture biologique (certifiées AB par Ecocert) et reproductibles. Elles proviennent d’une maison familiale et indépendante Agrosemens située près de Marseille. Ensuite les grains sont ensachés et les commandes préparées à Lille par des personnes en situation de handicap.

Comment faire?

Même en milieu urbain, on peut avoir un potager avec 3 fois rien et appliquer les principes de la permaculture. La permaculture, mais qu’est-ce que c’est? c’est une façon de cultiver en respectant le vivant. Les développeurs de cette pratique sont les australiens David Holmgren et Bill Mollison. Et en France, cette pratique a été répandue grâce aux créateurs de la ferme du Bec hellouinVeir Magazine a écrit un article sur la permaculture urbaine dans son 1er numéro (cf référence ci dessous) et c’est une bonne initiation aux principes fondamentaux.

Et donc me voilà lancée, avec ces bons principes :

  • j’observe mon jardin, l’ensoleillement, les zones de passage. Par exemple, je constate que mes fraises ne poussent pas bien du tout au sud. Cette année, elles se trouvent donc dans une zone plus à l’ombre. Ca a l’air d’aller. La lavande quant à elle ne sera plus jamais en pot, mais dans la terre, orientée sud mais protégée avec un paillage le temps qu’elle s’habitue.
  • j’arrête de systématiquement retirer toutes les mauvaises herbes qui laissent la terre à nu. Je réalise un paillage à base de résidus de tonte et autres feuilles mortes pour protéger mes plantations du déssèchement et favoriser l’activité des petits insectes qui rendent la terre vivante
  • je mélange les espèces en faisant attention à ce qu’elles se protègent les unes les autres: légumes, aromatiques, fleurs. Bon, j’ai encore des progrès à faire, les oeillets d’inde n’ont pas daigné pousser 
  • je fais l’acquisition d’une « Oya » : c’est une réserve d’eau en terre cuite que l’on enterre et qui permet de restituer de l’eau par capillarité aux plantes, ce qui sera bien utile à mes framboisiers et rosiers qui ont beaucoup souffert l’été dernier.

Voilà pour l’organisation et maintenant pour planter mes graines, je fais comment? 
Hé bien, comme tout débutant j’ai acheté un bouquin, que j’ai lu, mais finalement je n’ai rien retenu, il ne me convenait pas. Déçue mais pas vaincue. Cette année, je ne sais pas trop comment, ni pourquoi, j’ai enfin trouvé les bonnes info. Certainement en écoutant ma curiosité: un Mooc gratuit d’initiation à la permaculture, des podcasts inspirants, les blogs green, autant de contenus riches si on les choisit bien.

Oya – source : monpetitcoinvert.com

Je commence donc avec des graines de légumes bio « faciles » tels que radis et tomate cerise. Il ne faut pas être trop ambitieux, ni trop pressé. Et pour éviter mes précédents déboires, je suis les conseils pratiques du « dossier spécial potager urbain » de Veir Magazine et ceux fournis dans le livret de ma commande Monpetitcoinvert. Et là, je me rends compte que je lis avec plaisir (et pas en diagonale) et que c’est vraiment ça dont j’avais besoin pour débuter. RDV dans un mois quand mes semis seront grands!

Et voilà ce que ça donne chez moi, c’est fouilli mais ça pousse!

Et avec les enfants?

J’ai parlé ci dessus de Monpetitcoinvert: ils proposent La box pour les enfants à 20€ qui contient des variétés de graines biologiques faciles et rapides à cultiver et qui donnent envie d’être mangées. Cela m’a bien tentée et je m’en suis procurée une pour débuter un potager avec les enfants.

box potager enfant – source: monpetitcoinvert.com

Je commence donc « petit » effectivement. Mais du coup, mes filles profiteront de mon apprentissage avec moi. Je trouve ça chouette. Mon but est de manger des radis à l’apéro dans un mois. C’est tout. Et si c’est plus, ce sera une super fierté.

Et si on veut juste montrer quelques principes aux enfants et leur apprendre les gestes de base, Julie alias « juliepancakes » explique dans son article de mars 2020 comment faire des semis à moindre frais et facilement, notamment avec les enfants. Il suffira d’avoir des boites d’œufs vides qu’on aura préalablement remplies d’un peu de terreau. 

Quelques idées en utilisant ce qu’on a chez soi :

  • des grains de citron (si si ) bio qu’on aura fait sécher. 
  • des lentilles vertes (facile) : elles germent très facilement et rapidement, intéressant pour les enfants qui sont tous impatients.
  • Des noyaux d’avocats  ou de fruits. 

Pas sûre qu’on puisse manger les résultats de nos plantations mais c’est toujours intéressant pour les enfants et pour nous de retourner à la terre et de patienter pour voir le résultat de nos efforts. La nature a son propre rythme sur lequel nous, humains, ne pouvons agir… et c’est tant mieux.

Et les autres, ils font comment?

Voici ce que préconise Julie du blog et compte IG « une julie verte » :
– Biovie : https://www.biovie.fr/24-graines-a-germer
– Botanic-France : https://www.botanic.com/produit/922652/mini-serre-6-pots-enfants.html

Julie du blog « Bananapancakes » et du compte IG juliepancakes conseille des enseignes telles que echoppevegetale  ou @dr. nquille_mr.ail ou @laboxaplanter

Elle a également co-créé Veir Magazine où on peut retrouver un guide pratique pour créer ou améliorer son potager urbain (mais pas que).

Vandana Shiva a été interviewée par Lauren Bastide dans l’épisode 68 du podcast La Poudre. Ceci donne un bon aperçu du livre 1% et notamment du sujet sur les semences. D’une manière plus générale, elle nous ouvre à d’autres possibles pour vivre mieux sur terre. C’est une personnalité incroyable et admirable.

Le film « Demain » m’a aussi montré que d’autres formes de jardinage existaient comme les jardins partagés ou encore des espaces publics ou terrains désaffectés qui sont mis à profit pour faire pousser fleurs, fruits et légumes. Que du bon sens! Produire local, même en ville, restaurer de la résilience urbaine face au problème de l’alimentation.

Et pourquoi, on ne ferait pas ça aussi en entreprise? n’y a t il pas une terrasse? un petit jardin? une devanture à exploiter? prendre 1h de son temps occasionnellement pour créer du lien avec ses collègues et profiter de la transmission d’un autre savoir autour d’un potager d’entreprise… je vais mûrir l’idée.

Et vous, aimez vous jardiner? quelle(s) initiatives aimeriez vous voir autour de vous?

2 commentaires sur “Mettre les mains dans la terre”

    1. Super intéressant ton article Fanny, merci. j’avais déjà entendu parler de la vitamine « G » (G comme green) et là, on voit bien que les bienfaits thérapeutiques sont réels. ça motive encore plus à prendre soin de son jardin et le rendre harmonieux en effet. je posterai une autre autre photo quand j’aurai des haricots 🙂

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